mercredi 1 février 2012

Le massage tantrique : se libérer mutuellement de ses souffrances


Les lecteurs du blog me font remarquer : tu présentes le Bouddhisme et tu ne dis pas un mot du Tantrisme. Donc, allons y pour le tantrisme. Mais pour aborder le tantrisme, pas d'intellectualisme. Il faut s'engager dans les rituels, y déposer son esprit et son corps. 

Mettons une femme et un homme l'un en face de l'autre ..

Fatigue de l'un et l'autre due à la vie moderne, souhaits insatisfaits, soucis d'argent, baisse de libido, autant de souffrances (comme disent les moines bouddhiste), donc état de "samsara".

Le Samsara ou tableau des souffrances

Eveillez les sens

Le principe : le massage débute par la stimulation de zones sensorielles assez "neutres". Cette phase permet de mettre les deux partenaires à l'aise, et de (re)découvrir en couple, le toucher (c'est le caractère tendre et conscient qui compte, non la technique !).

En pratique pour elle et lui : Massez doucement au niveau du sacrum votre partenaire allongé sur le ventre. Remontez vers la nuque en effleurant les deux cotés de la colonne, et en insistant sur le centre du dos. Déplacez vos mains jusqu'aux épaules, sur les bras, les mains, puis sur l'arrière de la tête, les jambes, les pieds.

Carressez ensuite l'intérieur des cuisses, jusqu'à l'aine et .... alternez les rôles !



Entrez dans son intimité en douceur

Le principe : Pour les tantristes, cette phase permet d'ouvrir des chakras, points énergétiques régissant le corps et l'esprits. Ches la femme, on agit sur la vitalité, l'estime de soi, chez l'homme, sur la force et le pouvoir. D'un point de vue occidental, il s'agit surtout d'entrer dans l'intimité de l'autre en douceur.

En pratique pour elle et lui : effleurez le ventre dans le sens des aiguilles d'une montre. Si vous êtes une femme, insistez sur le plexus solaire de votre ami, avant d'y poser vos mains......

Si vous êtes un homme, attardez vous plutôt sur la zone de démarcation entre les poils pubiens et le nombril, quelques minutes.... !




Reprenez confiance en vous

Le principe : Pour les indiens, ces gestes stimulent l'émotion ou l'amour chez la femme et la créativité chez l'homme. Pour nous occidentaux, on peut voir cette phase comme une mise en confiance.

En pratique pour elle : élargissez l'énergie du plexus solaire au reste du corps de votre ami en lui massant le ventre, puis en remontant lentement jusqu'aux épaules. Passez ensuite aux bras et aux mains, revenez au cou, puis à la george.

En pratique pour lui : communiquez l'énergie du ventre, en carressant la poitrine, les bras, les mains.



Erotisez vos corps tout entiers

Le principe : dans la philosophie tantriste, ces mouvements éveillent l'inspiration chez la femme et les forces vitales chez l'homme. Un esprit plus cartésien y verra le moyen d'érotiser le corps entier ....

En pratique pour elle: effleurez la zone des organes génitaux, puis le périnée (entre les testicules et l'anus). Massez doucement le lingam (sexe de votre partenaire), pour y relâcher les tensions sans intention de susciter le désir !

En pratique pour lui: caressez les bras, les mains, le cou, le cuir chevelu, les oreilles, et le visage en insistant entre les deux sourcils. Puis effectuez du bout des doigts, des va-et-vient du nez à la chevelure.



Restez à l'écoute de l'autre

Le principe : quelles que soient les références, cette phase du massage apaise les partenaires, et démontre combien on est à l'écoute de l'autre ..

En pratique pour elle : massez les jambes, le buste, la poitrine, les épaules et les bras, puis posez vos mains sur les paupières de votre partenaire durant quelques secondes.

En pratique pour lui : effleurez avec respect et tendresse la zone du yoni (sexe féminin), puis massez les jambes, le buste, les épaules et les bras. Vous pouvez laissez vos deux mains sur le ventre de votre partenaire quelques secondes.



Laissez-vous aller....

Le principe : le massage touche à sa fin. Chaque partenaire doit à la fois marquer la fin du rituel et sa gratitude à l'autre ... pour éviter tout quiproquo.

En pratique pour elle et lui : le massage se termine. Eloignez sans précipitation vos mains du corps de l'autre. Asseyez vous l'un en face de l autre sur les talons, et faites vous le signe du namaste (mains jointes, posées sur la poitrine) pour vous remercier mutuellement.




Acte sexuel ou pas ?

Le massage peut s'arrêter à ce stade après 20 à 40 mn de relaxation mutuelle... ou se poursuivre par l'acte sexuel. Le but du massage tantrique taoiste sensuel, c'est d'établir une autre forme d'échange qui ne se conclut pas forcément par la pénétration.

Et maintenant un peu d'analyse


Le tantrisme est -il indien ? Ou reprend-t-il la conception taoiste chinoise de l'atteinte de l'immortalité par la féminisation de l'énergie sexuelle.

En effet, le taoïsme chinois a des formes de thérapies sexuelles comparables au tantrisme, l'harmonie duyin (féminin) et du yang (masculin) venant se substituer à l'union de la yoni et du linga.

En tout cas, il est présent dans plupart des religions issues de l'Inde: hindouisme, jaïnisme, bouddhisme, et dans une moindre mesure, le soufisme musulman, fortement imprégné de mystique indienne. 

Le tantrisme se fonde sur un ensemble de textes ou "tissus" (tantra) qui traitent de l'énergie féminine possédée par les êtres suprêmes et permettant à ces mâles d'agir. Car dans cette théologie, le féminin est actif et le masculin passif.Le "sexe faible" est la force des dieux.
Scène sur un mur d'un temple de Khaurâho 

Le tantrisme ou shaktisme est la substitution d'un couple à une trinité. La vieille religion védique privilégiait trois dieux masculins : Agni, le feu sur terre, Sûrya, le Soleil dans le ciel, et Vâyu, le vent dans les airs. 

L'hindouisme leur substitua Brahmâ, l'Espace-Temps, le maître des horizons et de la création, Shiva, le Créateur-Destructeur, et Vishnou, le Conservateur-Réformateur (car les dieux marient les contraires). Le tantrisme remplaça ces "trois formes" (Trimûrti) d'un même monde divin par deux pôles d'un même couple divin: chaque dieu a sa déesse associée ou assistante et cette parèdre (Shakti, personnifiée, est la femme de Shiva) aux multiples aspects symbolise toutes les qualités (et les défauts) d'une épouse.
Avec la révolution tantrique, les dieux de l'univers deviennent ceux de la famille et le cosmos s'invite à la maison.
Les religions issues de la tradition d'Abraham ont toujours refusé la divinisation d'un être féminin qui rappellerait le polythéisme antique. Au contraire, le tantrisme a restauré les déesses, ces grandes perdantes de l'âge des métaux et de la victoire des dieux mâles sur les Vénus préhistoriques ou néolithiques. Dans le tantrisme, la revanche du féminin est un retour du refoulé historique.

Temples de Khajurâho

Il s'illustre, dans l'hindouisme, par de nombreuses sculptures érotiques dont les plus célèbres sont celles des temples de Khajurâho où abondent les scènes d'amour de couples, de groupes, voire d'humains et d'animaux. Des temples jaïns voisins, quoique plus chastement décorés, montrent que même le jaïnisme, religion aux moeurs très austères, n'avait pas peur du voisinage de cet érotisme sacré qu'est le tantrisme.

Dans sa version réaliste, dite "de la main gauche" (Vâmâchâra), c'est-à-dire du côté impur, l'âme avec la divinité et l'apprivoisement du mal par le contrôle du désir et la maîtrise de l'orgasme. Dans sa version symbolique, dite "de la main droite" (Dakshinâchâra), c'est-à-dire du côté pur, le tantrisme est une dévotion à la Divine Mère, cette Grande Déesse qui engendre un amour platonique, comparable à celui qu'éprouvent certains fidèles du culte marial.



Le bouddhisme primitif ne comportant aucun dieu et encore moins de déesse, le tantrisme n'y avait pas de place.

Il réapparut dans le Véhicule de Diamant (Vajrayâna) où abondent les êtres féminins, notamment les célèbres Târâ, émanations d'Avalokiteshvara, le bodhisattva de la miséricorde.

Cette école est celle du bouddhisme tibétain que les Occidentaux confondent souvent avec l'ensemble du bouddhisme qui, dans sa grande majorité, ignore tout du tantrisme.







Qu'il se réfère à Shiva ou au Bouddha, le tantrisme possède deux caractéristiques méconnues des Occidentaux.

D'abord, fondé sur l'union de l'homme et de la femme, il ignore l'homosexualité.

Ensuite, exaltant l'harmonie des corps, ilnéglige les hiérarchies sociales. Le pouvoir égalisateur de la nudité vient de ce que chacun possède les mêmes organes et le tantrisme est l'une des rares écoles de spiritualité indienne à transcender les castes. Il partage d'ailleurs cette vertu avec la secte des lingâyat, les adorateurs du sexe de Shiva.

Les chakras au service de la croissance spirituelle

Le sexe tantrique est pratiquée par certains étudiants avancés du bouddhisme Vajrayana.Cette tradition bouddhiste aurait actuellement 10 millions d'adeptes et deux sous-écoles : le bouddhisme tibétain qui se trouve au Bhoutan, au sud-ouest de la Chine, Mongolie, Népal, Inde du Nord, en Russie, et le Tibet. Et le Bouddhisme Shingon au Japon.

L'un des buts les plus importants dans le bouddhisme est de surmonter le désir. Les Vajrayanistes estiment que la meilleure façon d'atteindre cet objectif, et d'œuvrer à l'éveil, serait de faire l'expérience du désir "… jusqu'au bout et donc vider le désir de tout mystère."

Une sadhana est la voie par laquelle le sadhaka (praticien) peut atteindre l'illumination. Une sadhana est limitée aux sadhaks expérimentés et implique le sexe tantrique. L'objectif est la croissance spirituelle vers l'illumination plutôt que le plaisir sexuel.

Cette tradition bouddhiste a adopté le concept hindou de centres d'énergie dans le corps humain. Ils sont appelés chakras (roues), et huit chakras sont identifiés dans le Vajrayana.

Les chakras dans la médecine tibétaine

L'objectif du sadhanas est de déplacer l'énergie libérée ... vers le haut jusqu'à ce qu'il atteigne le chakra couronne» en haut de la tête - le siège de l'évolution spirituelle - et produit de l'expérience de la béatitude incomparable, la conscience transformée et le nirvana.

Les canaux et les roues d'énergie


Certains sadhanas appellent des partenaires masculins et féminins à pratiquer ensemble le "yoga sexuel". Dans cet acte, le couple se joint pour agrandir et déplacer l'énergie innée présente dans les deux, afin de devenir des époux divins .

La recherche profane du plaisir et l'orgasme représentent l'échec, puisque l'union devrait dévier l'énergie sexuelle dans le canal mystique de l'illumination.

La critique des dangers du sexe dans le  bouddhisme tantrique 

Cette pratique ne serait pas sans danger. Des Vajrayanistes pensent que violer les règles - en utilisant des techniques de sadhana pour atteindre l'orgasme ou en les partageant avec les non-initiés - peut entraîner une maladie mentale ou déclencher des cycles de plusieurs de renaissance en enfer.

Le Praticien Shambhavi Sarasvati écrit :

"L'authentique pratique tantrique ritualise tous les aspects de la vie, afin de placer le sadhika (praticien) en phase avec les rythmes de la nature. Le Tantra ritualise votre vie à partir du moment où vous vous ouvrir les yeux le matin, tout au long de votre journée, comme vous vous endormez , pendant que vous dormez, et jusqu'à ce que vous ouvrez les yeux à nouveau le jour suivant. Vous pouvez pratiquer le rituel sexuel, ou non. Le  "yoga sexuel" n'est pas indispensable dans la pratique du tantra."

Les rituels au delà du danger

Cependant, Christian Tikhomiroff, sur la page www.natha-yoga.com/le_rituel.htm apporte un autre témoignage sur les rituels tantriques, ou émerge la dimension du sacrifice de soi

Nous le citons :
 
"Pourtant le tantrisme utilise malgré tout un espace de groupe : c’est le rituel (notons que certains rituel peuvent se faire seul). Au même titre que les autres membres du yoga, prânâyâma, mudrâ, dhârana, etc. c’est une pratique codifiée qui s’apprend, pour finalement s’improviser, selon des règles de l’art.

Une pratique de groupe implique la participation de plusieurs individus qui, dans le cadre du rituel tantrique, doivent être d’un niveau équivalent, suivrent des enseignements communs et connaître précisément le déroulement de ce qu’il y a faire. Chacun a dû se préparer avec intensité pour donner le meilleur de lui-même durant le rituel qui devient alors un espace de feu, de puissance, d’énergie, de fureur, dans lequel vont fusionner, se coaguler, les énergies des participants créant une condensation de forces à laquelle chacun peut se nourrir facilement.

Chacun doit oublier sa personnalité, son histoire et ses intérêts pour que la somme des consciences, des silences, des stupéfactions, des énergies crée un nouvel individu, puissant et généreux, dans lequel se fondre et se connaître. Les rituels peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours. S’ils sont réussi ils dégagent une puissance capable de faire progresser chacun, capable de débloquer les énergies et de faire accéder à des états de conscience extatiques.

Ils laissent au plus intime de formidables empreintes, des résonances si fortes que les énergies mises en route continuent encore à tourner des semaines durant, offrant ainsi une réserve de puissance immédiatement disponible. Si les mêmes personnes se revoient régulièrement pour continuer, refaire ce qui a été fait ou faire d’autres rituels, il se crée une sorte d’égrégor, « d’individu cosmique » auquel chacun peut se relier et puiser – mais donner aussi- ce dont il a besoin.

Le rituel tantrique est un espace ou toutes les pratiques solitaires de la saddhana journalière trouvent une application sublime, une sorte d’apogée impersonnelle et unitaire. C’est le pendant du travail individuel, le régulateur de la volonté personnelle, puisqu’il ne s’agit plus d’être soi mais de devenir « un bout » de quelqu’un d’autre., « bout » qui a plus de facilité à devenir témoin du tout que le tout lui-même.

Le rituel tantrique est donc la recherche d’une « over dose » de puissance, la tentative d’obtenir par un groupe - qui est devenu un seul individu – ce qu’on n’arrive pas à obtenir tout seul : fureur, déblocages d’énergie, etc.

Différentes formes de rituel

Les différentes formes de rituels tantriques correspondent aux différents objectifs que l’on peut avoir. En simplifiant, on peut énoncer les objectifs suivants :
  • Force et énergie.
  • Concentration.
  • Harmonisations naturelles.
  • Passage.
  • Bénéfice personnel matériel (santé, prospérité, etc.).
  • Aide d’autrui (soins, guérisons, envoi d’énergie ou d’affection, etc.).
  • Recherche de bénéfices ou de pouvoirs magiques
  • Contacts avec « les autres mondes ».
  • Justice.
  • Rencontre avec la mort.
  • Rencontre avec les divinités tantriques (Shiva, Ganesha, Kali, etc.).
  • Rituel sexuel ou amoureux.

Cette liste n’est pas exhaustive et ne saurait l’être en aucune façon, d’autant plus qu’on peut se hasarder à dire que n’importe quel objectif peut donner matière à rituel. 

Mais quel que soit l’objectif, les rituels tantriques restent dans un cadre que l’on qualifiera de déontologique, sans oser parler d’éthique, qui n’a pas pour finalité le bénéfice personnel égotique mais la mise en œuvre de moyens aidant le cheminement spirituel du ou des participants. 

A l’opposé des rituels ordinaires et pseudo initiatiques de certaines voies dites ésotériques ou magiques qui recherche principalement à dominer les autres et à obtenir des avantages sociaux ou financiers, les rituels tantriques se veulent avant tout, et finalement, complètement désintéressés. Ils sont une pratique banale parmi les autres dans cette voie dont le but n’est pas l’affirmation de soi mais l’affirmation du Soi.

De quoi un rituel est-il composé

Les rituels sont placés sous l’égide de l’une ou l’autre des divinités tantriques. Il faut bien sûr se souvenir ici que les noms, les formes, les attributs de celles-ci ne sont « que » des hypostases de forces universelles et des moyens surhumains d’attirer ces forces. La pensée et l’énergie en union ont un réel pouvoir de création et d’action. 

Ainsi faire un rituel à Kali revient à attirer, à apprivoiser et à digérer les énergies qu’elle représente, soit pour les activer dans notre propre structure énergétique, soit pour se mettre en rapport avec la réalité universelle de ces forces, réalité qui peut réellement prendre la forme de Kali si le rituel développe suffisamment de vigueur dans la pensée et dans l’énergie… et si Kali trouve un intérêt à se manifester ! 

Ces divinités doivent être associées à leur mantra et à leurs yantra

Pour « copiner » avec des divinités, ou avec des forces célestes comme le soleil ou la lune, ou avec des forces magiques pour obtenir des bénéfices, etc. il faut consacrer et purifier le lieu dans lequel se fait le rituel. On utilise divers « ingrédients » pour attirer, répandre ou ingérer les énergies, tels que (liste pêle-mêle) : trident, kavacha, Shiva-linga, bougies, encens, cendres, poudre de santal, peaux de bêtes, fleurs, bols sonores indiens, bambou, etc.
Les pratiques de yoga utilisées sont celles du hatha-yoga classique comme le prânâyâma, les mudrâ, les mantra, les dharana, les nyasa,. Ces techniques sont toute fois fréquemment déclinées selon la méthode des nâtha-yogis, c’est-à-dire d’une manière plus vibrante, plus furieuse, plus magique, plus sacrée et sont combinées de façon originale. En effet un rituel est comme un banquet, l’art de la cuisine et des mélanges est plus important que les ingrédients eux-mêmes.

Les plus grands rituels sont ceux dans lesquels est inclus le pancha makara, l’utilisation des « 5 M » - les cinq éléments - à savoir : la viande, le poisson, le sexe, la drogue et l’alcool (on est loin des princeptes moraux de la quasi majorité des yoga). L’utilisation complète du pancha makara n’est envisageable que dans le cadre d’une pratique initiatique. Mais dans tout rituel un lien doit être gardé avec lui, lien qui est assuré par l’utilisation d’un des cinq éléments, le plus souvent l’alcool qui est pris sous forme de vin (qui n’est pas, même aujourd’hui, une boisson rare en Inde, il suffit de goûter l’excellent chardonnay blanc de Bombay…). 

Disons en fin, tout en restant volontairement dans le vague, qu’un rituel tantrique est un espace dans lequel le notion de sacrifice est omniprésente qu’il s’agisse de soi ou d’autre chose. Mais cet aspect n’a pas sa place dans un propos écrit."




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