vendredi 7 septembre 2012

La faiblesse du champion chinois



Chine : une usine à champions en question

Reproduit du Le Point.fr - Publié le 06/09/2012 

Athlètes d'État, entraînements intensifs dès le plus jeune âge, hégémonie gouvernementale... Une belle machine remise en cause par la patronne du tennis chinois.

La délégation chinoise lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Londres.
La délégation chinoise lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Londres. © Leon Neal / AFP
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C'est un mini-séisme qui frappe l'édifice monolithique du sport chinois. La patronne du tennis de l'Empire du Milieu, Sun Jinfang, s'en est prise mardi au système de recrutement et d'entraînement en vigueur en Chine à la suite de la défaite de Li Na au troisième tour de l'US Open.
Finaliste à l'Open d'Australie en 2011 et vainqueur à Roland-Garros la même année, la meilleure joueuse du pays enchaîne les déconvenues en 2012, échouant face à des adversaires largement à sa portée sur le papier. Son échec face à la jeune Laura Robson, 18 ans et 89e mondiale, à Flushing Meadows, a suffi pour provoquer l'ire de Sun Jinfang : "Nous avons remarqué depuis longtemps que Li Na pouvait s'effondrer subitement et craquer mentalement. Pourquoi ? Car les joueuses comme elle ont fait de le choix de se concentrer exclusivement sur le tennis dès leur plus jeune âge. Du coup, elles arrivent sur le circuit sans être suffisamment construites sur le plan mental. C'est une question d'éducation."
Des propos exceptionnels dans un pays où sportifs et dirigeants chantent en choeur les louanges de la mère patrie. Le système sportif chinois, hérité de celui mis en place par l'URSS, est en effet très contraignant. Recrutées dès l'enfance, les graines de champions prennent rapidement la direction de Pékin et de ses installations ultramodernes pour s'entraîner d'arrache-pied. Qiu Bo, vice-champion olympique de plongeon à 10 mètres à Londres, est de ceux-là. Repéré à 5 ans, il a débuté par le trampoline avant d'être redirigé vers le plongeon. Un choix qui lui a été imposé. 

"Il n'y avait qu'à obéir" (Li Na)

Car les athlètes chinois n'ont pas le moindre mot à dire, entraîneurs et hauts dignitaires contrôlant tout, du programme d'entraînement à l'alimentation, en passant par les choix de carrière. Li Na en connaît d'ailleurs un rayon en la matière, elle qui s'est longtemps battue avec les dirigeants du tennis de son pays, au point de mettre sa carrière entre parenthèses pendant deux ans. "En 2002, j'ai tout plaqué car je voulais jouer en simple. Sauf qu'à l'époque la Fédération de tennis privilégiait le double et ne me laissait pas le choix. C'était d'abord le double et ensuite quelques simples, si cela se goupillait bien. Tout était prévu, il n'y avait qu'à obéir", explique l'actuelle numéro huit mondiale... en simple !
Li Na revient finalement au tennis, même si les heurts persistent. Les dirigeants chinois la menacent même de la priver des Jeux olympiques de Pékin si elle persiste à critiquer le système. Et à l'époque, les propos de Sun Jinfang sont légèrement différents : "Li Na n'a pas vu tout ce que le pays à sacrifié pour elle. Ce genre de raisonnement bas étage n'est pas éthique et prouve un manque de responsabilité manifeste. Elle s'intéresse seulement à l'argent des prix sans penser à son devoir envers le pays." En plus de ses critiques visant l'absence de contrôle des joueurs sur les horaires d'entraînement, la première chinoise à avoir remporté un titre du grand chelem s'attaque à l'aspect financier : elle doit en effet reverser 65 % de ses gains à l'État, en dédommagement de la formation dispensée. Depuis, la situation s'est arrangée. À l'issue des JO de Pékin, la joueuse a réussi à s'extraire de l'emprise du système. Elle s'entraîne désormais indépendamment et ne verse plus que de 8 à 12 % des primes récoltées en tournoi à l'État.

"La patrie avant tout !"

L'expérience de Li Na est révélatrice d'un système intransigeant et despotique dont elle est le produit, comme tous les athlètes chinois, considérés comme les acteurs essentiels du soft power "made in China". À l'occasion des JO de Pékin, le magazine Sports Illustrated China avait d'ailleurs rapporté les maximes inscrites sur les murs des centres d'entraînements, outils de propagande édifiants : "Tu n'écouteras pas ta peur et ta souffrance pour la gloire de ton pays !", "Force d'âme, force de caractère, agressivité, la patrie avant tout !"
Ce patriotisme exacerbé mêlé au sport de haut niveau conduit aux pires extrémités. Ainsi, lors des Jeux de Londres, l'attitude des joueuses de badminton, obnubilées par la victoire finale à tout prix, a choqué. Pire, les larmes de l'haltérophile Wu Jingbiao - "seulement" médaillé d'argent, totalement effondré et s'excusant auprès de sa patrie et des supporters - ont levé le voile sur un système qui ne fait la part belle qu'aux vainqueurs, laissant les autres sur le bas-côté. 

De champion du monde à clochard

Pour Susan Brownell, professeur d'anthropologie à l'université du Missouri et spécialiste du sport enChine, la raison est simple : "Les athlètes chinois n'ont pas grand-chose d'autre dans la vie. S'ils échouent aux JO, ils perdent de nombreux avantages pour eux et leur famille. En Chine, la différence entre gagner une médaille d'or et ne pas la gagner est énorme. Bien plus que dans d'autres pays." En effet, la victoire est gage d'avenir radieux. La nageuse Jiao Liuyang, championne olympique du 200 mètres papillon à Londres, est ainsi devenue déléguée militaire lors du 18e Congrès du Parti communiste chinois (PCC). Elle bénéficie désormais des mêmes avantages qu'un commandant de régiment.
En revanche, l'exemple de Zhang Shangwu, double champion du monde universitaire de gymnastique, se situe à l'exact opposé. Recruté à l'âge de 5 ans, il stoppe ses études à 12 ans. Une carrière prometteuse lui semble promise. Pourtant, il se blesse au tendon d'Achille et voit ses rêves de gloire s'envoler. Il cherche alors à reprendre ses études. Ses entraîneurs prennent un malin plaisir à refuser son entrée à la Beijing Sport University, qu'il représentait pourtant quelques années auparavant quand il officiait sur les praticables du monde entier. Quelques années plus tard, la presse chinoise reparlera de lui. Il est alors mendiant dans le métro et a vendu toutes ses médailles. Et son cas est loin d'être isolé. En sport et d'autant plus en Chine, la victoire a cent pères, la défaite est orpheline...

dimanche 2 septembre 2012

Strip tease au Salon de l'auto à Chengdu


Un salon de l'automobile sans ses jolies hôtesses sexy, c'est comme un sapin de Noël privé de ses guirlandes électriques. L'essentiel est là, certes, mais la envoûtement manque. 

C'est en tout cas le sentiment qu'on éprouve chaque fois qu'on pénètre dans un salon de l'auto. Y a que ça, des grosses voitures rutilantes, des concepts cars futuristes et des hôtesses blondes, brunes ou rousses, sensuellement vêtues, jupe courte et chemisier affriolant, qui semblent vous dire: "une femme n'est pas loin de la voiture".

Donc, en achetant la voiture, "il y a une grande probabilité que une femme couche avec toi". 

Les publicitaires, ces génies des pulsions humaines, nous ont bien sorti un beau jour, souvenez-vous, une pub pour un modèle Audi montrant un homme qui reluque une jolie femme avec le slogan : 
"Il a la voiture, il a l'argent, il aura la femme". 

Traduction primaire, dans la pub et dans les salons de l'automobile: "Toi vouloir être mâle dominant, toi besoin d'un moteur surpuissant, moi te promettre conquérir femme inaccessible". 

Une fois que l'hôtesse sexy a ferré le poisson, le vendeur fait son apparition sur le stand d'exposition, pour t'abreuver d'informations techniques, de nombre de chevaux et de consommation au 100.

Les publicitaires chinois reprennent les techniques occidentales, mais en moins glamour. Ce n'est pas de la suggestion, c'est du brut de décoffrage, du sein nu. Ainsi, au salon de l'auto de Chengdu :